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Francophonie : aperçu d’une institution

La densité des pays francophones dans le monde, ph. francophonie.org
La densité des pays francophones dans le monde, ph. francophonie.org

La francophonie désigne l’ensemble des personnes et des États qui partagent le français et l’utilisent comme langue de première socialisation, langue d’usage, langue administrative, langue d’enseignement ou langue choisie. Elle est considérée comme une institution internationale.

  • Origine du terme de francophonie

logo de l'OIF, ph. francophonie.org
logo de l’OIF, ph. francophonie.org

Le terme de francophonie est utilisé par des géographes dès 1880 de façon descriptive. Mais il faut souligner qu’il a été inventé par Onésime Reclus (1837-1916) à travers ses propos : « Nous mettons aussi de côté quatre grands pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge dont l’avenir au point de vue « francophone » est encore très douteux sauf peut-être pour le Sénégal ». Il faudra attendre jusqu’après la seconde guerre mondiale avec l’apparition de la revue Esprit en 1962 pour que se développe une « conscience francophone ». Le mot francophonie entrait alors pour la première fois dans Le Petit Larousse en 1962 et caractérise la « collectivité constituée par les peuples parlant le français ». Léopold Sédar Senghor est celui qui a popularisé ce terme. Partant de là, il faudra désormais voir en ce terme la conscience d’avoir en commun une langue et une culture francophones, plus que des décisions officielles ou des données objectives. La francophonie est à ce titre une communauté d’intérêts. Des peuples d’origine divers fédérés dans un idéal culturel et linguistique.

Il convient de préciser que la conscience de la communauté francophone s’est réveillée avec la menace que l’omniprésence de l’anglais et l’influence de la culture anglo-américaine laissaient planer sur les pays qui ont en partage le français au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il était question de protéger ce que la langue française a de spécifique par rapport à l’anglais et souligner ce que l’on pourrait appeler l’« exception culturelle francophone » qui se présente aujourd’hui comme une diversité culturelle.

  • Mais à l’origine, qui a promu l’idée de la francophonie ?

L’idée de francophonie est promue par Léopold Sédar Senghor président du Sénégal, Hamani Diori président du Niger, Habib Bourguiba président de la Tunisie et Norodom Sihanouk chef de l’État du Cambodge.

  • Objectifs et les missions de la francophonie

C’est dans la charte de la francophonie que se trouvent consignés ses objectifs. Il est donc question de :

  1. L’instauration et développement de la démocratie
  2. La prévention, gestion et règlement des conflits, et soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme
  3. L’intensification du dialogue des cultures et des civilisations
  4. Le rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle
  5. Le renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies
  6. La promotion de l’éducation et de la formation

Quant aux missions de la francophonie, elles sont définies dans un cadre stratégique :

  1. Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique
  2. Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme
  3. Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche
  4. Développer la coopération au service du développement durable

En plus de tout ceci, une attention particulière est accordée aux jeunes et aux femmes, ainsi qu’à l’accès aux TIC.

  • Pays membres de la francophonie

Les pays membres de la francophonie sont :

  1. En Afrique : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, République centrafricaine, Comores, République démocratique du Congo, République du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Gabon, Guinée, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Tunisie
  2. En Amérique : Canada (Nouveau-Brunswick, Québec), Dominique, Haïti, Sainte-Lucie, États-Unis
  3. En Asie : Cambodge, Laos, Liban, Viêt Nam
  4. En Europe : Albanie, Andorre, Arménie, Belgique (Wallonie-Bruxelles), Bulgarie, France, Grèce, Luxembourg, Macédoine, Moldavie, Monaco, Roumanie, Suisse
  5. En Océanie : Vanuatu
  • Nombre des francophones et place du français dans le monde

Aujourd’hui, selon un rapport de l’OIF, il existe 284 millions de personnes parlant français dans le monde. Cela fait du coup du français la 5e langue la plus parlée dans le monde. Aussi, dans le monde beaucoup de personnes apprennent à parler le français. À cet effet, le ministère des Affaires étrangères dénombre 85 millions de personnes dans le monde issues de pays non membres de l’OIF, mais qui apprennent le français durant leurs études et formations dans les établissements de l’Alliance française et les écoles et lycées français sur tous les continents.

  • Francophonie, une institution

Depuis 1970, les francophones peuvent s’appuyer sur un dispositif institutionnel qui se charge de promouvoir la langue française dans le monde et les relations de coopération entre les 80 États et gouvernements membres ou observateurs de l’OIF. Un sommet est alors organisé tous les deux ans. Lors du sommet de Dakar en 2014, Michaëlle Jean a été désignée au poste de secrétaire générale de la francophonie.

L’emblème de la francophonie est un drapeau qui représente un cercle, subdivisé en cinq arcs de cercle de couleurs différentes. Ces arcs de cercle représentent les cinq continents comme le drapeau olympique, avec le même choix de couleurs hormis le noir, remplacé par le violet.

 

 


Rondeurs artificielles pour séduire plus

Avoir des rondeurs assez visibles pour faire pâlir les hommes d’envie est le vœu cher de beaucoup de femmes africaines. Cela dit, certaines parmi elles optent pour la chirurgie esthétique. Mais aujourd’hui, la solution semble être trouvée pour celles qui sont économiquement faibles.

Rondeurs artificielles: faux seins, ph. etsy.com
Rondeurs artificielles: faux seins, ph. etsy.com
vente de fausses fesses, ph. jeuneafrique.com
vente de fausses fesses, ph. jeuneafrique.com

En effet, avoir des rondeurs n’est plus un souci pour beaucoup. Et la solution trouvée pour combler ce déficit, là où dame nature a manqué d’être généreuse, est les « fausses fesses et les faux seins » qui se vendent au marché. Ces artifices de beauté ont le don de changer en apparence la silhouette de ces filles ou de ces femmes qui les utilisent et attirer sur elles les regards des hommes.

Beaucoup d’hommes sont loin de se douter que les silhouettes de certaines filles qu’ils croisent parfois dans la rue sont fausses. Certains ignorent encore l’existence de ces moyens qu’ont trouvés les filles pour changer leur apparence et les amener à les désirer un peu plus. Si les filles qui utilisent ces artifices continuent de le faire, c’est sans doute parce qu’elles se sentent plus désirées grâce à ces rondeurs artificielles par les hommes.

Cela dit, le but semble donc être atteint avec l’usage de ces rondeurs artificielles. Elles ne passent pas inaperçues et apprécient beaucoup les regards des hommes qui s’attardent sur ces magnifiques rondeurs fait sur mesure. Alors, les hommes qui apprécient les rondeurs sont vite captivés et se font ainsi avoir par ces rondeurs artificielles.

Le constat que l’on fait est qu’en Afrique de l’Ouest notamment en Côte d’Ivoire, ce phénomène est de plus en vogue. La gent féminine, semble-t-il, a trouvé le moyen de changer de silhouette sans pour autant passer par la chirurgie esthétique. Ce qui est important ici semble être le résultat. L’on image alors que peut être la surprise ou même la déception de cet homme là qui fini de se rendre compte que tout ce qu’il a vu et qui a suscité chez lui envie n’est en réalité rien d’autre qu’un mirage. Une chose est sûre, ces rondeurs artificielles permettent à beaucoup de filles ou même de femmes de se sentir moins complexées et se sentir elles aussi attirantes comme celles pour lesquelles la nature s’est montrée plus généreuse.

 

 


Transport en commun, calvaire pour élèves et étudiants

Se déplacer dans une ville comme Abidjan n’est pas une mince affaire. Le transport à Abidjan est un véritable problème. Les usagers du transport en commun vivent un véritable calvaire, notamment les élèves et étudiants qui l’utilisent pour se rendre au cours.

  • Les moyens de transport
Un autobus, ph. acturoutes.info
Un autobus, ph. acturoutes.info

À Abidjan en Côte d’Ivoire, les élèves et étudiants vivent un véritable calvaire : celui du transport en commun qu’ils utilisent pour se rendre au cours. Le moyen le plus utilisé reste le bus.

Gare de minicar "gbaka", ph. auto.ci
Gare de minicar « gbaka », ph. auto.ci
Gare de taxi communal "woro woro", ph. abidjantv.net
Gare de taxi communal « woro woro », ph. abidjantv.net

En plus du bus, il y a les minicars appelés communément « gbaka » et les taxis communaux qu’on appelle en Côte d’Ivoire « woro woro » qui sont aussi empruntés. De rares élèves viennent en taxi, et là il faut souligner que la proportion est très faible, quand certains parents, dont le nombre est assez faible, déposent eux-mêmes leurs enfants avec leur voiture.

  • Les problèmes rencontrés dans le transport en commun par les élèves et étudiants
Transport: usagers de bus, ph. acturoutes.info
Transport: usagers de bus, ph. acturoutes.info

Les deux moments de la journée que redoutent les élèves et étudiants sont : le moment de se rendre à l’école et celui de rentrer à la maison. Arriver à l’heure au cours est le souci constant des élèves et étudiants. La plupart d’entre eux empruntent le bus. Ils paient une carte de bus mensuel qui facilite leur déplacement. Le problème est que les bus semblent ne pas suffire pour les transporter tous. Les responsables de la seule compagnie de bus qui existe à Abidjan, rassure toujours mettre tout en œuvre pour transporter les usagers, mais sur le terrain, le constat que l’on fait est loin d’être rassurant. Les élèves et étudiants ont tout le mal pour se rendre au cours. Les bus n’arrivent pas à temps à l’arrêt. Aussi, ils sont pour la plupart du temps surchargés au point où le chauffeur de bus n’a pas d’autres options que de griller l’arrêt. Il laisse là à l’arrêt, les élèves et étudiants qui veulent se rendre au cours. Aux heures de descente, le scénario est presque le même. Ils attendent pendant longtemps le bus à l’arrêt pour rentrer à la maison. La rareté des bus, ajouter à cela les bouchons, les embouteillages, accentue encore plus leur calvaire.

  • Les conséquences liées aux problèmes de transport en commun

Les conséquences logiques liées à tous ces problèmes sont que les élèves et étudiants arrivent beaucoup en retard au cours. Ne pouvant pas emprunter les bus alors surchargés, ils ne peuvent qu’attendre le prochain dans l’espoir qu’il s’arrêtera pour les y amener. D’autres préfèrent emprunter les taxis communaux. Cela leur revient cher, car les taxis communaux et le bus n’ont pas le même prix et il leur faut parfois décomposer, car les taxis communaux ne conduisent parfois pas là où ils veulent s’y rendre. Ils doivent alors emprunter un autre dans ces conditions. Cela est parfois pareil pour le « gbaka » et ils doivent dans ce cas l’emprunter plus d’une fois. Ils doivent alors se lever tôt pour espérer prendre le bus et arriver à l’heure au cours. Aux heures de descente, face à ces difficultés, certains optent pour le « gbaka ». Mais, il arrive que les chauffeurs de ce minicar profitent de la situation pour augmenter le tarif au grand dam des usagers qui finalement ne savent plus à quel saint se vouer. Ainsi, pour pouvoir vite rentrer à la maison, les usagers sont contraints de payer un peu plus le titre de transport. Ceux qui ne peuvent pas s’offrir cela, attentent le bus et arrivent assez tard à la maison. C’est le cas de nombreux élèves et étudiants qui arrivent tard à la maison et doivent réviser leur leçon, faire des exercices pour le lendemain. Ce rythme agit négativement sur le rendement de beaucoup parmi eux, même si cela n’est pas reconnu comme cause d’échec scolaire.

  • Les probables solutions contre ce problème

Ce problème de transport n’est pas méconnu des autorités ivoiriennes. C’est raison pour laquelle, par moment, le parc auto de la société de bus est revu en vue d’augmenter le nombre de bus et ainsi limiter les attentes interminables aux arrêts de bus. Mais cela ne change pas les choses. Pour bon nombre d’Ivoiriens, il est temps de permettre à une autre société de bus de s’installer. Cela permettra de créer une sorte de concurrence qui va améliorer le service. Aujourd’hui, installer d’autres moyens de transport comme les tramways s’impose et cela aura le dont de soulager les usagers. Aussi, pourquoi ne pas mettre en ligne des bus uniquement pour les élèves et étudiants surtout que ceux-ci payent déjà la carte de bus?

 

 


Brouhaha autour du projet de Constitution

Projet de constitution, marche de l'opposition, ph. news.abidjan.net
Projet de Constitution, marche de l’opposition, ph. news.abidjan.net

Le projet de Constitution qui est en phase de devenir la nouvelle Constitution de la Côte d’Ivoire fait trop de bruit et cela est su par tout le monde. À quelques jours du vote alors que l’Assemblée nationale a déjà fait sa part en donnant son « OK ! », deux voix se font entendre en Côte d’Ivoire : la voix du « oui » et la voix du « non ».

En effet, le peuple ivoirien est convoqué aux urnes le 30 octobre 2016 prochain pour décider si « oui » ou « non » il veut de cette nouvelle Constitution que lui propose le président Alassane Ouattara. Il faut souligner que le président Ouattara est allé plus loin en ne demandant pas uniquement la modification de l’article 35 de la Constitution de 2000 selon les accords de Linas-Marcoussis, mais selon sa vision politique, il propose aux Ivoiriens une nouvelle Constitution. À ce sujet, le RDR et ses alliés politiques regroupés au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix à savoir le RHDP sont déjà en campagne pour demander à la population de voter pour le « oui » à ce projet de Constitution pour que naisse la troisième république. Quant aux partis de l’opposition, avec le Front Populaire Ivoirien (FPI) en tête, ils optent pour le « non ».

projet de constitution, les manifestant réprimés, ph. ivoirebusiness.net
Projet de Constitution, les manifestant réprimés, ph. ivoirebusiness.net

Chaque camp apporte ses arguments pour justifier sa position. Le débat politique s’annonce houleux et des marches pour le « non » organisées par les partis de l’opposition sont violemment réprimées à coup de bombe lacrymogène par les forces de l’ordre avec des arrestations, des interpellations des organisateurs et des manifestants. Pour les partis de l’opposition, ils sont victimes de brimades et ils ne comprennent pas pourquoi on les empêche de faire entendre eux aussi leur voix qui est celle du « non ». Pour eux, c’est la démocratie qui est en crise. La nouvelle Constitution contient en son sein des articles qui sont pour eux assez toxiques. Notamment, l’article 55 ou l’on voit la conjonction de coordination « et » être remplacé par le « ou ». Aussi, la limite d’âge qui saute et pour bon nombre d’Ivoiriens qui ont encore du mal à comprendre et que le camp présidentiel peine à convaincre, le sénat qui est vu comme une institution de trop sera à coup sûr budgétivore.

Pour le RHDP, le projet de Constitution contient des articles qui feront le bien de la population ivoirienne. Il n’y a pas lieu de voter « non ». En disant cela, ce camp manque de convaincre des Ivoiriens qui ne voient toujours pas l’utilité de cette nouvelle Constitution. Pour que le « oui » l’emporte au soir du 30 octobre, des rencontres sont organisées par des membres du RHDP pour faire comprendre à la population tout l’intérêt qu’il y a à voter « oui ».

La population ivoirienne est majoritairement analphabète, alors, une telle population a toutes les chances de voir les politiques lui faire voter des lois qui peuvent ne pas lui faire du bien. Beaucoup sont les Ivoiriens qui iront voter « oui » simplement parce que Alassane Ouattara et le RHDP leur demandent de voter « oui ». Ils ne seront pas en mesure de juger avec discernement la portée de leur acte. D’autres voteront « non » parce que des partis de l’opposition leur demandent de le faire.

Une chose est sûre, cette nouvelle Constitution que la Côte d’Ivoire est sur le point de se doter soulève trop de passions, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les partis de l’opposition à leur niveau également, organisent des rencontres avec la population et s’appuient sur des articles pour montrer les raisons pour lesquelles cette Constitution ne doit pas passer. La limite d’âge qui saute dans cette nouvelle Constitution est pour beaucoup un trop grand risque.

Avec toutes ces voix qui font tout pour se faire entendre pour que cette Constitution ne soit pas acceptée, il est clair que la nouvelle Constitution, si elle est acceptée, divise même les Ivoiriens avant qu’elle ne soit appliquée. Elle les oppose avant d’être validée par le peuple. Il y a déjà une fracture sociale qui se signale avant la naissance de la troisième république. Toutes ces choses n’augurent rien de bon pour la Côte d’Ivoire qui aspire à l’émergence à l’orée 2020.

Le camp du « oui » qui s’agite et qui veut que le « oui » l’emporte semble ne pas tenir compte de ces remarques, de ces inquiétudes et même ces questions qui restent en suspens. Pour eux, les partis de l’opposition ne comprennent pas le bien-fondé de cette nouvelle Constitution pour la Côte d’Ivoire.

L’on sait que l’élaboration de la Constitution de 2000 n’a pas été pareille à celle qui est soumise à référendum actuellement. Les partis de l’opposition n’ont pas pris part à son élaboration. Cela est, dit-on, pour éviter que des partis rependent encore la haine dans des articles et aussi pour aller vite. Partant de là, l’on peut comprendre le refus des partis de l’opposition d’accepter une Constitution pour laquelle ils ont été écartés quand il a été question de son élaboration.

Une chose est certaine, qu’on le veuille ou non, cette nouvelle Constitution qui, si elle est votée « oui » annonce la naissance de la troisième république, porte en elle les germes d’une probable révision constitutionnelle. Même si la nouvelle Constitution permet une révision sans forcement recourir au peuple, il est clair qu’avec tout ce que montre aujourd’hui le paysage politique ivoirien, le moment viendra où certains penseront à sa révision.


Le franc CFA en Afrique, une monnaie dépassée

les pays de la zone franc CFA, ph. capital.fr
les pays de la zone franc CFA, ph. capital.fr

Sur le continent africain, le franc CFA est une monnaie utilisée dans la zone franc. La zone franc CFA rassemble quatorze États africains : huit États de l’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo qui forment l’union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA) avec pour institut d’émission la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Pour ce premier groupe, le franc CFA désigne : franc de la Communauté Financière d’Afrique avec pour code ISO 4217 est XOF et six États d’Afrique centrale : le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad qui forment la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) avec pour institut d’émission la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Pour ce second groupe, le franc CFA désigne : franc de la Coopération Financière d’Afrique Centrale avec pour code ISO 4217 est XAF.

  • Historique du franc CFA

Il faut savoir que le franc CFA a été créé juste avant la  Seconde Guerre mondiale en 1939 et est officiellement né le 26 décembre 1945, le jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède par la même occasion à sa première déclaration de parité au fonds monétaire international (FMI). Il signifie alors franc des Colonies Françaises d’Afrique et est émis par la caisse centrale de la France d’outre-mer.

À travers cette monnaie, la métropole veut assurer sa main mise sur ses colonies, et restaurer l’autorité monétaire française dans les territoires de ses colonies qui a souffert des conséquences de la guerre, notamment de l’éloignement que la guerre a causé, et aussi des échanges qui ont pris un coup de froid.

Ce que veut la métropole, c’est permettre la circulation dans tous les États membres des billets de nom et de graphismes différents, mais de valeur respective fixe : la parité. Cela dit, 1 franc CFA vaut 2 centimes français. Ainsi, 1 franc français vaut 50 francs CFA. Les initiales CFA vont alors désigner pour les États d’Afrique de l’Ouest “communauté financière d’Afrique” et pour les États d’Afrique centrale “Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale”.

  • Franc CFA, une arme à double tranchant
Billets de banque franc cfa pour l'UEMOA, ph. imatin.net
Billets de banque franc cfa pour l’UEMOA, ph. imatin.net
Billet de banque franc cfa, ph. capital.fr
Billet de banque franc cfa, ph. capital.fr

La libre convertibilité dont jouit le franc CFA rend l’échange constamment possible entre toutes les monnaies. Cette « libre convertibilité » du franc CFA, loin d’être uniquement un avantage pour les États membres de la zone franc CFA, est bien une arme à double tranchant. En effet, imprimer du franc CFA équivaut à créer par la même occasion du franc français. Les banques centrales africaines, à savoir la BCEAO pour les États membres de l’Afrique de l’Ouest, et la BEAC pour les États membres de l’Afrique centrale, auront leur politique monétaire surveillé par la Banque de France. Pour assurer sa suprématie, la banque de France s’engage à fournir au besoin des devises à ses banques africaines si elles sont en manque. La Banque de France assure sa parfaite emprise en centralisant les réserves de change auprès du Trésor français qui détient un « compte d’opération » au nom de chaque banque centrale. Ce qui est remarquable, c’est que ces comptes peuvent être débiteurs ou créditeurs et, au grand dam de ces banques centrales africaines, ils génèrent des mouvements d’intérêts. Pendant longtemps, le système a été ainsi et la banque de France a pu renflouer ses comptes. Mais avec les indépendances des États africains, de nouvelles idéologies à l’encontre du franc CFA vont prendre forme.

  • Franc CFA « pour » ou « contre »

Aujourd’hui, bon nombre de pays africains aspirent à l’émergence. Ce mot est d’ailleurs assez présent dans les discours officiels. Cela dit, pour certains experts, il est impérieux de repenser certaines choses notamment la monnaie unique que certains pays africains ont en commun, à savoir le franc CFA.

En effet, il est clair que la monnaie d’un pays joue un rôle déterminant dans son développement économique. Avec tout ce qui se passe avec le franc CFA et le Trésor français, il est clair que tout ceci n’enchante pas les États africains qui ont pour monnaie le franc CFA. Mais, devant le silence coupable des chefs d’État qui restent sans mot dire comme s’ils ne comprennent pas la situation, des voix, certes timidement, s’élèvent comme pour tirer la sonnette d’alarme.  D’ailleurs, en 2015 le ministre togolais chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques, Kako Nubukpo s’est permis de critiquer ouvertement la BCEAO. Cette sortie fracassante lui a valu son poste. Le Président togolais Faure Gnassingbé a formé un nouveau gouvernement et Kako Nubukpo n’a pas été reconduit à son poste. Il a fait cela parce que dans un mémo interne, un chef de service a demandé à son pays que ce ministre soit rappelé à l’ordre. Ce qui revient à dire que ce qu’a fait ce ministre est contre nature.

Le président du Tchad SEM Idriss Dédy Itno, ph. panafricain.tv
Le président du Tchad SEM Idriss Dédy Itno, ph. panafricain.tv

Aussi, en août 2015 le président tchadien Idriss Déby appelle les États africains à sortir de la zone franc CFA : « il y a aujourd’hui le franc CFA qui est garanti par le Trésor français. Mais cette monnaie, elle est africaine. C’est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que réellement dans les faits cette monnaie soit la nôtre pour que nous puissions, le moment venu, faire de cette monnaie une monnaie convertible et une monnaie qui permet à tous ces pays qui utilisent encore le franc CFA de se développer. […] L’Afrique, la sous-région, les pays africains francophones aussi, ce que j’appelle la coopération monétaire avec la France, il y a des clauses qui sont dépassées. Ces clauses-là, il faudra les revoir dans l’intérêt de l’Afrique et dans l’intérêt aussi de la France. Ces clauses tirent l’économie de l’Afrique vers le bas, ces clauses ne permettront pas de se développer avec cette monnaie-là ».

Face à cette monnaie qui se présente comme un véritable goulot d’étranglement pour l’économie des pays de la zone franc CFA, les voix se font donc de plus en plus entendre et la dernière en date est celle du Bissau-Guinéen Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la commission de l’ONU pour l’Afrique qui d’ailleurs déclare démissionner de son poste. Il déclare à l’AFP le 28 septembre qu’« il faut vraiment une discussion sur la zone franc ». En effet, pour lui « aucun pays au monde ne peut avoir une politique monétaire immuable depuis trente ans. Cela existe dans la zone franc. Il y a quelque chose qui cloche » affirme-t-il de dire.

La zone franc CFA est un vaste espace avec 155 millions d’habitats. Aujourd’hui le franc CFA est arrimé à l’euro par un système de parité fixe. Cela est gage de stabilité certes, mais cette stabilité présente des inconvénients. L’avenir de ces millions de personnes se trouve entre les mains de leurs élus qui, semble-t-il, adoptent une politique de servitude volontaire. Cette parité contraint les États de la zone franc CFA de calquer leur politique monétaire sur l’euro. Ce qui n’est pas à leur avantage. En plus, les États de la zone franc souffrent de leur monnaie trop surévaluée à cause de la parité fixe avec l’euro qui est une devise extrêmement forte.

Il faut ajouter que la CEMAC et l’UEMOA et leur banque centrale ne prennent aucune décision de façon délibéré, toute décision prise doit avoir l’aval de la Banque de France. Cela témoigne de la dépendance monétaire et politique de ces États membres. Et cette dépendance doit prendre fin selon certains experts et politiques pour que ces pays de la zone franc connaissent une véritable ascension économique.


Révision de la constitution ivoirienne : erreur politique ou non

La constitution ivoirienne de 2000 a longtemps été jugée responsable de la fracture sociale. Comme il l’avait annoncé l’année dernière durant la campagne présidentielle : le président Alassane Ouattara veut pour la Côte d’Ivoire une nouvelle constitution. Aujourd’hui, les choses semblent se concrétiser avec l’adoption le mercredi 6 avril 2016 d’un projet de loi sur l’organisation d’un référendum. Ainsi, l’on s’attend à la révision de la constitution. Ce vœu du chef de l’État est né de ce que selon lui, la constitution adoptée en 2000 contient des articles conflictogènes.

  • La source de l’initiative d’une révision de la constitution

 

Le général Guéi et ses hommes, ph. ivoirebusines.net
Le général Guéi et ses hommes, ph. ivoirebusines.net

Rappelons que l’actuelle constitution adoptée le 1er août 2000 a été possible suite au coup d’État militaire qui a renversé le pouvoir du président Henri Konan Bédié en décembre 1999. Ce régime militaire, dirigé par le général Guéi Robert à la tête du Comité National de Salut Public (CNSP), a jugé bon de revoir la constitution et d’en établir une nouvelle qui a été soumise par voie référendaire au peuple. Le peuple a répondu favorablement à la demande et les Ivoiriens ont été 86.53% à dire oui à cette constitution. Mais, il se trouve que l’article 35 de cette constitution ne fait pas l’affaire de tout le monde y compris le président Alassane Ouattara qui a été jugé inéligible par Tia Koné, président du conseil constitutionnel à cette époque. Tia Koné s’est référé à l’article 35 lors des présidentielles de 2000 pour rendre inéligible Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Cela a fait couler beaucoup d’encre et de salive. L’on se rappelle que c’est pour rétablir, selon eux, la justice que des Ivoiriens ont pris les armes et ont tenté de renverser le pouvoir du président Laurent Gbagbo en septembre 2001. Le règlement de ce conflit a conduit les belligérants : le FPI alors au pouvoir et la bande armée (les forces nouvelles) et aussi les autres partis politiques à signer des accords dont le célèbre accord de Linas-Marcoussis.

 

Table ronde ivoirien de Linas-Marcoussis, ph. thomas.enix.org
Table ronde ivoirien de Linas-Marcoussis, ph. thomas.enix.org

Certains points ont été arrêtés dans cet accord. Mais, au dire du président Alassane Ouattara, toutes les clauses de cet accord n’ont pas été respectées, et ce, par le pouvoir du président Laurent Gbagbo. C’est toujours au nom de cet accord que le président Alassane Ouattara envisage faire changer des articles de la constitution de 2000 y compris l’article 35 qui établi le cas d’éligibilité pour être président de la République. Dans cet article, le candidat aux présidentielles ne doit pas se prévaloir d’une autre nationalité. Il doit aussi être de père et de mère eux-mêmes ivoiriens. Il s’y trouve donc la conjonction de coordination « et » qui pose problème et que l’on veut remplacer par la conjonction de coordination « ou ». Le « et » qui a été choisi à la place du « ou » a créé une crise identitaire qui a endeuillé des familles. Alors, selon le président Alassane Ouattara, une révision de la constitution s’impose pour que jamais plus la Côte d’Ivoire ne revive ces crises qu’elle a connu. Il a promis le faire et tout semble être mis en place pour que ce projet voie le jour.

 

Révision de la constitution: les partis de l'opposition, ph. rfi.fr
Révision de la constitution: les partis de l’opposition, ph. rfi.fr

L’on note que pour beaucoup d’Ivoiriens, cette nouvelle constitution viendra réconcilier les ivoiriens et d’ailleurs le RDR bat campagne pour que le « oui » soit retentissent. Toutefois, le citoyen lambda ignore en tout point le contenu de cet avant-projet de constitution. Il n’a connaissance que de quelques articles que certains partis politiques utilisent pour battre campagne soit pour le « oui » soit pour le « non ». Le RHDP demande à ses militants de voter « oui » alors que les partis politiques de l’opposition au nombre de 23 demandent à leurs militants et même à la population ivoirienne de voter « non ».

Alors, deux camps s’affrontent et chacun veut se faire entendre. Si un tel avant-projet de constitution qui est, dit-on, sensée réconcilier les Ivoiriens soulève tant de passions : peut-on dire que cela est de bon augure ? Vu ce qui se fait et se dit, l’on aurait du mal à répondre par l’affirmatif. Ce que l’on a aussi du mal à comprendre, c’est : pourquoi le pouvoir en place se montre si pressé ? Pourquoi cet empressement ? Que craint le pouvoir pour vouloir coûte que coûte que cet avant-projet de constitution soit voté au plus vite avant la fin de l’année 2016 ? Pourquoi donner seulement quatre jours aux députés de statuer sur cet avant-projet ? N’y a-t-il pas lieu de craindre que la naissance de la troisième république fasse plus de mal que de bien ?

En effet, il faut souligner que le Parlement a quatre jours pour se pencher sur cet avant-projet de constitution que le président Alassane Ouattara lui-même a présenté à l’hémicycle aux députés le mercredi 5 octobre 2016 dernier.

Alors, y aurait-il des inquiétudes qui pourraient justifier cet empressement pour le vote du référendum et donc la naissance de la troisième république ? Si oui lesquelles ?

Toutes ces questions restent posées et elles ne semblent pas émouvoir le RHDP qui veut voir le « oui » l’emporter au soir du référendum. Aussi, certains articles ou encore certaines décisions contenues dans l’avant-projet de constitution soulèvent beaucoup de passions. Le président veut que le régime soit purement présidentiel, ce qui n’a pas été le cas jusque-là. Les rédacteurs de la constitution de 2000 n’ont nullement clarifié la nature du régime politique ivoirien. Aussi, la nouvelle constitution prévoit un poste de vice-président, ce qui permet de mettre fin à un régime atypique. Il faut préciser que le régime présidentiel demande un poste de vice-président et dans le régime parlementaire et le parlementaire mixte le poste de Premier Ministre sied le mieux. Ainsi, la Côte d’Ivoire veut afficher la nature de son régime, car le gouvernement n’est pas responsable politiquement devant l’assemblée nationale, ce qui est le cas dans un régime parlementaire et un régime parlementaire mixte. Alors, un vice-président sera nommé par le président de la République. La question que l’on peut se poser, ne s’agirait-il pas de son dauphin qui sera nommé vice-président ? Aussi, vu que le vice-président convient le mieux pour un régime présidentiel et un Premier Ministre pour un régime parlementaire et parlementaire mixte, que vient chercher un premier ministre encore dans un tel schéma politique ? À côté de cela, il y a que le président Alassane Ouattara veut instituer un sénat. Le jeune Ivoirien encore au chômage ne comprend pas ce que vient faire un sénat qui pourrait alourdir encore le budget de l’État. Ce qu’il veut c’est un emploi. Certains jeunes Ivoiriens ont besoin du financement de leur projet pour se faire une place au soleil. A côté de cela, il y a la cherté de la vie. Alors, en quoi le sénat serait-il important pour améliorer la condition de vie de l’Ivoirien ? Telle est la question que l’on pourrait bien se poser.

L’opposition craint qu’après le vote, au cas où le « oui » l’emporterait, le président Alassane Ouattara voit son pouvoir se renforcer et aussi qu’il décide de se présenter à nouveau pour un nouveau mandat. Même si le président rassure que cela ne sera pas le cas, l’on peut dire que les deux camps ne se font nullement confiance à ce sujet.

Une chose est claire, beaucoup de questions restent en suspend et le citoyen lambda aimerait savoir avant de voter, le contenu de cette constitution. Même si les politiques en Afrique ont cette fâcheuse habitude de profiter de ce que la population est en majorité analphabète pour faire passer des lois, il convient de faire attention et prêter attention aux protestations qui montent de sorte à éviter pour ce pays l’ouverture de la boîte de Pandore. Ce qui pourrait être désastreux pour l’avenir de ce pays. Si déjà, des voix contestent le vote des députés ; et aussi que les députés eux-mêmes ne sont pas tous d’accords sur certains articles de cet avant projet de constitution, il faudrait être objectif et revoir sans passion certains articles qui posent problème déjà et pourraient à la longue démontrer que cette constitution est une erreur. Pour l’heure, toujours dans la même logique d’aller vite, l’Assemblée nationale a quatre jours pour décider de ce projet de loi. Et le mardi 11 octobre 2016, la session plénière de l’Assemblée nationale prend en principe fin et les députés doivent donner leur OK pour la prise en compte de la révision de la constitution.

  • Les moments prévus pour la révision de la constitution

Il faut noter que pour pareille situation à savoir la révision de la constitution, le conseil constitutionnel prévoit trois moments. Il faut tout d’abord que naisse l’initiative de révision soit par le Président de la République soit par les membres de l’Assemblée nationale ; ensuite, la prise en compte de l’initiative intervient à la majorité des 2/3 des membres de l’Assemblée nationale en fonction. Enfin, il y a l’adoption qui relève exclusivement du peuple. À cet effet, l’article 126 alinéa 1er de la constitution stipule que « la révision de la constitution n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum à la majorité absolue des suffrages exprimés ».

 


Grossesses en milieu scolaire : toujours pas de recette miracle

Cérémonie de lancement de l'opération zéro grossesse
Cérémonie de lancement de l’opération zéro grossesse, © lepointsur.com

Les responsables de l’éducation nationale sont tous préoccupés par un problème assez récurrent : les cas de grossesses enregistrés dans les établissements scolaires. En effet, on enregistre ces dernières années un nombre important de filles enceintes dans les écoles. Ces filles qui tombent enceintes peuvent être obligées d’écourter leur scolarité. Vu ainsi, ce problème met sérieusement en cause les responsables du système éducatif ivoirien qui enregistrent chaque année des cas d’abandon. Dans un pays où l’on enregistre un taux peu élevé de filles scolarisées par rapport aux garçons, il est clair que l’abandon de l’école par les filles dû à un cas de grossesse est mal vu.

  • Les cas de grossesses enregistrés

Les différentes stratégies mises en place par les autorités ivoiriennes depuis quelques années en vue d’éradiquer le fléau ne donnent rien. Le désir d’enregistrer zéro grossesse en milieu scolaire, lancé en 2014, reste encore un mirage. Voir cela se réaliser semble ne pas être pour maintenant. Seulement au cours de l’année scolaire 2014-2015, on a enregistré 5 992 cas de grossesse, dont 672 au primaire contre 6800, l’année précédente. En ce qui concerne le primaire, sur les 672 cas de grossesse, il a eu 5 filles de 9, 11 de 10 ans, 95 de 11 ans et 559 de plus de 11 ans. Dans le secondaire, on a recensé 4 250 cas de grossesses, dont 23% de filles de plus de 18 ans, 30% dont l’âge est compris entre 9 et 15 ans et 47% entre 16 et 18 ans. Le nombre d’élèves filles qui tombent enceintes, comme on le voit, est vertigineux. La remarque que l’on peut faire est que les jeunes écolières sont sexuellement actives dès l’âge de 9 ans.

Quand à l’année scolaire 2015-2016, on a recensé 512 écolières dans le primaire. Au secondaire technique, on a recensé 419 cas de grossesses contre 422 cas en 2014-2015. Dans le secondaire générale, on a recensé 4554 cas de grossesses la même année contre 4250 l’année précédente. Ce qui est vraiment inquiétant. Mais alors, quelles peuvent en être les raisons ? Qui sont les responsables d’une telle monstruosité ?

  • Les causes

Les causes sont diverses. Toutefois, les premiers responsables cités sont les parents. Ils sont cités pour leur démission. Certains parents sont accusés d’être assez permissifs. Ils ferment les yeux sur certains agissements de leurs progénitures. L’on voit des filles possédant des téléphones portables de luxe, des mèches assez coûteuses ou des habits chers. Les parents, qui savent ne pas les avoir achetés pour leur enfant, restent sans mot dire. Ce silence coupable des parents est donc lourd de conséquences. Les enfants livrés à eux-mêmes font ce qui leur plaît.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, certains parents, les mères notamment, font savoir à leurs filles, alors que ces dernières sont encore à l’école, le désir d’avoir des petits-enfants, ou encore le désir de les connaître avant de mourir. Des discours de ce genre encouragent donc les filles à sortir avec des homme, et dès qu’elles tombent enceintes, elles exécutent alors la volonté de leurs mères.

À côté de cela, il faut souligner que la pauvreté est le principal pourvoyeur de grossesses en milieu scolaire. En effet, les élèves sont parfois loin de leurs parents, et sont obligés de louer des maisons et l’on peut parfois voir dans une même chambre les filles partager la chambre avec des garçons sans qu’ils soient frères et sœurs. Alors, on ne doit pas, dans pareille condition, s’étonner de voir ces filles tomber enceintes. Aussi, la pauvreté des parents fait que ceux-ci n’envoient pas vite de l’argent à leurs enfants alors qu’ils en ont besoin. Cela pousse les filles surtout à sortir avec des hommes pour se nourrir. Cette situation les rend vulnérables et à la merci de personnes qui pourraient profiter de la situation pour coucher avec elles. Face à cela, des mesures doivent être prises.

  • Les mises en cause

Dans l’entendement de certaines personnes, les premiers à mettre les filles enceintes sont les enseignants. Ce constat n’est pas vrai même si l’on recense certains cas isolés de grossesse dus à des enseignants. Ceux qui figurent en tête de liste sont les hommes qui exercent de petits métiers à savoir : les mécaniciens, les menuisiers, les chauffeurs, les apprentis chauffeurs, etc. Ces derniers ont la réputation de donner facilement de l’argent aux filles. Ils le font pour assouvir leur désir de coucher avec elles. Les rapports sexuels ne sont pas protégés pour la plupart. Ce qui expose les filles à des IST (Infection Sexuellement Transmissible) et des grossesses non désirées.

  • Les stratégies envisageables
Contraceptifs
Contraceptifs © ma-contraception.net
contraception injectable
contraception injectable, © fqpn.qc.ca

Éradiquer le fléau des grossesses en milieu scolaire est le vœu cher du ministère de l’Éducation nationale. Toutes les stratégies et les programmes mis en place ne peuvent avoir le résultat escompté que si les parents qui sont les premiers éducateurs des enfants s’impliquent à fond dans ce programme. Il faudrait aussi et surtout sensibiliser les élèves dès l’âge de 9 ans sur les contraceptifs comme les contraceptifs injectables qui permettraient aux filles d’éviter de tomber enceinte. Il faudra faire taire les préjugés qui existent autour des contraceptifs et encourager les parents à autoriser leurs filles à en utiliser. Même si le gouvernement menace de poursuivre les coupables devant les tribunaux, il faut aussi savoir que certains des coupables sont des camarades de classe de ces filles et sont même encore mineurs. Il conviendrait de mener des campagnes de sensibilisation d’envergure pour éradiquer ce fléau.

 


Cours les mercredis matin : la pomme de discorde

L’on se plaint sans cesse en Côte d’Ivoire du niveau des apprenants qui semble décroitre d’année en année. Dans le souci de voir le niveau des apprenants s’améliorer, le gouvernement décide d’agir en amont. Ainsi, en plus de ce qui a été fait jusque-là, désormais, les élèves du primaire auront cours les mercredis matin. Alors, au total ils auront quatre jours et demi de cours par semaine contre seulement quatre jours par le passé. Cette réforme, bien que justifiée par le ministère de l’Éducation nationale, n’est pas acceptée par les syndicats des instituteurs. Ils soutiennent que cela n’est pas opportun et que cette réforme va plus épuiser les apprenants.

  •  Les jours de classe
Cours de mercredi: les élèves assis dans une salle de classe(ph.planeteschool.com)
Cours de mercredi: les élèves assis dans une salle de classe(ph.planeteschool.com)

Les jours de classe, pour les élèves du primaire, étaient naguère de quatre jours et demi : lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi matin. Ce n’est qu’en début des années 90 que le gouvernement d’alors a jugé bon d’alléger les choses faisant sauter la demi-journée du samedi. Du coup les jours de classe sont passés à quatre jours : lundi, mardi, jeudi et vendredi.

  • Le niveau inquiétant des apprenants

D’année en année, l’on fait le triste constat du faible niveau des apprenants. Ce qui est d’ailleurs très inquiétant. Ils donnent l’impression de ne rien apprendre à l’école. C’est avec beaucoup de déception que chaque fin d’année, les parents d’élèves font le triste constat du résultat médiocre de leurs enfants. Tout le système est rendu responsable de cet échec. Beaucoup d’élèves chaque année redoublent leur classe ou, au pire des cas, se font renvoyer. Devant ces différents cas d’échec à l’école et le faible pourcentage des admis aux examens en fin d’année, l’urgence de repenser le système établi en vue de trouver solution à ce problème a fini par s’imposer de lui-même. Alors, différentes réformes ont vu le jour et la toute dernière est de faire de la matinée de mercredi un jour d’école. Ce qui n’était pas le cas jusque-là. Mais, cette réforme a eu le don d’irriter les syndicalistes. Le gouvernement veut se rapprocher un peu plus des normes internationales de l’UNESCO. Ces normes demandent 34 heures de cours par semaines et 34 semaines de cours dans l’année, ce qui fait au total au moins 1000 heures de cours. Ce qui n’est pas le cas en Côte d’Ivoire. Ce pays enregistrait jusque-là 4 jours de cours avec 26 heures de cours par semaine pour 32 semaines. Ce qui fait au total 832 heures et 132 jours de cours dans l’année. Avec cette reforme, le gouvernement veut amener le pays a se situer à 5 jours de cours par semaine. ce qui donne 30 heures de cours par semaine, 33 semaines de cours. Alors, au total 990 heures et 165 jours de cours dans l’année.

  • La réforme jugée de trop
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madame-la-ministre-de-l’Education-nationale-et-le-responsable-du-midd-Mesmin-Komoe(ph.coaci.com)

Le faible niveau des apprenants est un secret de polichinelle. C’est en vue de pallier cet état de fait que le gouvernement décide d’agir en amont. Alors, l’idée est qu’il faut accorder plus de temps pour la lecture par exemple et d’autres exercices aussi de sorte à relever le faible niveau des apprenants. Ainsi, une demi-journée a été trouvée : le mercredi matin. Mais, aussi curieux que cela laisse paraître, cette décision du ministère de tutelle n’enchante pas les syndicalistes notamment le MIDD (Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs droits). Ce syndicat plus précisément, menace d’entrer en grève. Et ce sera selon leurs propres termes “une grève sauvage et illimitée ”. Selon eux, cette matinée de cours qui s’ajoute à l’emploi du temps va surcharger les apprenants. Alors, cela laisse croire qu’ils s’érigent en défenseurs de leurs apprenants qu’ils voient « menacés » par cette réforme. Mais ils peinent à convaincre surtout la ministre de l’Éducation nationale : madame Kandia Camara. Celle-ci n’appréciant pas ce refus de ce syndicat, a aussi menacé que ce sera la dernière grève des responsables de ce syndicat si jamais ils mettent leur menace à exécution. Elle leur a adressé cet avertissement en disant que si la grève à lieu, alors “la riposte sera sauvage et inoubliable”. La menace de radiation de la fonction publique des enseignants gréviste plane alors comme l’épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Même si pour certains parents d’élève, cette matinée va surcharger les enfants, pour d’autres, cela aidera à coup sûr à booster le niveau des apprenants. Même si les syndicalistes reviennent sur leur décision de grève, une chose qui pourrait inquiéter les parents est la qualité des enseignements donnés durant ce jour qui pose problème. Beaucoup ont du mal à comprendre le pourquoi du refus des enseignants. Même s’ils laissent croire agir pour le bien des apprenants, l’on se demande bien si cela ne cache pas un dessein inavoué. Pourquoi vouloir se montrer violent pour défendre les apprenants d’une telle réforme ? L’on sait que les mercredis matin sont utilisés par certains enseignants pour faire des cours de renforcements moyennant une somme bien précise que doivent payer les élèves auprès de ces instituteurs qui les organisent. Alors, ces agissements, est-ce pour préserver ces cours de renforcements qu’ils organisent ou vraiment pour le bien-être des élèves ? La question reste posée et l’on espère que l’intérêt des apprenants comme le veut madame la ministre de l’Éducation nationale va primer et que les années à venir nous situeront sur le bienfait de cette réforme.


Carburant toxique en Afrique : une véritable bombe sanitaire

Carburant dans une voiture
Carburant dans une voiture

Une grave menace plane sur la population de huit pays africains que sont la Côte d’Ivoire, l’Angola, le Congo Brazzaville, le Bénin, le Mali, la Zambie, le Ghana et le Sénégal. Cette menace est d’ordre environnementale et cela est dû à un certain type de carburant hautement toxique qui polluerait l’environnement de ces pays. La menace est réelle et ce danger de mort a été révélé par une ONG suisse : Public Eye. Alors que la population de ces différents pays, plongée dans l’ignorance la plus totale, se donne la mort à petit feu par l’utilisation de ce carburant, aucune information, aucun mot n’est venu des autorités pour les mettre en garde, encore moins pour expliquer le danger auquel ils sont exposés.

  • Le risque de pollution

carburant-toxique_mondoblog_afrique_georgeskouame(ph. Google)

Public Eye, l’ONG suisse qui a révélé le cas de carburant hautement toxique vendu à huit pays africains avance que ces carburants ne respectent pas les normes européennes. En effet, ces carburants contiennent 200 à 1 000 fois plus de soufre que les carburants vendus en Europe, alors que le soufre est reconnu pour être un polluant très lourd. Et c’est malheureusement au Mali que l’on a enregistré le cas extrême. La limite européenne est de 8 à 10 ppm et dans ces pays africains il faut voir 1500 à 3780 ppm. L’air africain est ainsi fortement pollué et les années à venir, à coup sûr, l’on enregistrera de nombreux décès dus à cette pollution. Sur le banc des accusés nous avons Vitol, Addax & Oryx, et Lynx Énergie, et le tristement célèbre Trafigura. Le dernier cité est bien connu des Ivoiriens. Trafigura s’est permis de déverser il y a 10 ans, c’est-à-dire en septembre 2006, des tonnes de déchets toxiques avec son cargo Probo Koala. Ce qui a occasionné des morts et des victimes qui ont encore les séquelles de cette pollution.

  • Le risque sanitaire

Selon le rapport divulgué, il y a une menace réelle sur l’environnement. Ce sont des tonnes de fumée toxique qui s’échappent des échappements des véhicules à moteur pour polluer ainsi l’air. Ce qui risque de causer des conséquences désastreuses pour la santé. Une chose est sûre, c’est vraiment triste pour l’Afrique. La grande question est celle-ci : est-ce par ignorance, par négligence ou par cupidité que les autorités agissent ?

Il faut, pour ces pays, revoir leur législation qui n’est pas assez rigoureuse en la matière. Le monde a changé et la législative de ces pays aussi devrait s’adapter à ce changement au risque de voir des situations pareilles se répéter et de permettre à certains de s’enrichir. Il faut savoir que la législation de ces pays africains n’a pas émis de règles assez claires pour éviter pareille situation. Ce qui arrive dans ces pays africains est hélas légal. Leur législation ne donne pas de limite quant aux taux d’émissions. Ce qui est vraiment inquiétant c’est de mettre les populations en danger.

Les maladies auxquelles sont exposées les Africains sont les maladies respiratoires telles que l’asthme, la bronchite aussi, le cancer. Une chose est sûre, les jours à venir risquent d’être très sombres pour ces pays africains. La conséquence directe c’est que l’on pourrait enregistrer 31 000 décès par an par exemple en Côte d’Ivoire. Ces pays battront le record de décès rapides dans les années à venir.


École ivoirienne: Un secteur au défi non encore réalisé

Ecole ivoirienne: Élèves admis au BAC 2016 en joie (Ph.Site ElevesMaitresCI)
École ivoirienne: Élèves admis au BAC 2016 en joie (Ph.Site ElevesMaitresCI)

École ivoirienne: L’amélioration des résultats de fin d’année, un défi pour le gouvernement ivoirien

Les résultats de fin d’année scolaire témoignent du marasme qui touche l’école ivoirienne. Le gouvernement mène alors des actions incessantes pour améliorer ces résultats. Bien que le nombre des admis aux examens à grand tirage augmente d’année en année, il faut souligner que le pourcentage reste faible. Pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui se veut pays émergeant à l’horizon 2020 comme le souhaitent le président de la République et le gouvernement, il faudrait agir encore plus efficacement pour faire changer positivement les choses.

Ainsi, en 2015 à l’examen du BEPC le taux d’admis était de 58.62 %  et en 2016 ce taux est passé à 59.11 % soit une augmentation de 0.49 %. Quant au Bac, il faut noter qu’en 2015 l’on a enregistré 39.46 % contre 42.38 % en 2016 soit une augmentation de 2.72 %. Certes ces résultats sont encourageants, mais il faut noter qu’ils ne sont pas suffisants quand on sait que les parents investissent beaucoup dans la scolarisation de leur progéniture. Cela dit, voir son enfant échouer à l’école est un coup dur pour eux. Il serait temps que les autorités les impliquent directement dans la formation de leurs enfants et non laisser reposer cela sur les épaules des enseignants qui se tuent à la tâche pour remplir leur devoir. Il leur est difficile à eux seuls de faire changer positivement ces résultats.

En effet, rares sont les parents qui suivent le travail de leurs enfants, qui les aident afin que leur résultat s’améliore. Beaucoup de parents ne vont pas dans l’école de leur enfant pour prendre contact avec les encadreurs encore moins les solliciter. L’une des causes serait probablement le taux élevé d’analphabète. Alors, il faudrait trouver à cela d’autres stratégies. Si les parents reconnaissent leur place dans la formation de leur enfant, il est clair que se sachant surveillée, leur progéniture pourra prendre les études un peu plus au sérieux. À quelques jours de la prochaine rentrée des classes, l’on espère que le gouvernement fera le nécessaire pour voir ce taux d’admis changer positivement.