LA VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE : L’ONG JADE instruit les femmes de TENGRELA

Article : LA VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE : L’ONG JADE instruit les femmes de TENGRELA
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21 décembre 2023

LA VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE : L’ONG JADE instruit les femmes de TENGRELA

La violence basée sur le genre est un véritable fléau qui mine la société. Alors, informer les femmes sur les mécanismes de défense qui existent est plus que nécessaire. L’ONG JADE à travers cet atelier, s’attèle donc à leur apporter les informations nécessaires pour permettre aux femmes d’y faire face.

En effet, les centres d’alphabétisation de la ville de Tengrela, située dans le nord-est de la Côte d’Ivoire à 778 km d’Abidjan, ont connu une ambiance particulière. Le 13 décembre 2023, l’ONG JADE (Jeunesse en Action pour le Développement) a lancé un programme d’alphabétisation pour donner une chance à ces femmes de pouvoir s’instruire. Ce noble projet a été lancé le 4 novembre passé et a pris en compte cent (100) auditrices. Pour mener cette mission, une série d’ateliers a été programmée : il aura quatre (4) au total. Le premier s’est tenu le 13 décembre avec un thème d’actualité : Les droits et violences basées sur le genre (VBG). On peut comprendre que la violence basée sur le genre est un sujet majeur dans cette partie du pays.

  • L’atelier

Ce sont plus de 75 femmes qui ont pris part à cette séance d’information et de sensibilisation. Mme SEKONGO Jemima, professeure de philosophie en service au lycée moderne de TENGRELA et formatrice projet SWEDD a animé ce premier atelier.

Le but que vise cet atelier qui est mensuel, intégré au programme d’alphabétisation féminin (CAFET) de JADE, est d’outiller les femmes de Tengrela sur les mécanismes de défense et d’alerte contre la violence basée sur le genre qui sont des faits dans cette localité. On comprend alors que cet atelier vient à point nommé.

« ce que nous disons ici doit rester entre nous, sinon nos maris, mettront fin, à notre venue dans le centre »

Ainsi pour la formatrice « le sujet reste un tabou. Une traductrice à même dit, que ce que nous disons ici doit rester entre nous, sinon nos maris, mettront fin, à notre venue dans le centre. » Ces quelques mots traduisent à eux seuls la sensibilité de la question de la violence basée sur le genre dans régions du nord e la Côte d’Ivoire.

Femmes suivant la formation sur la violence basée sur le genre, crédit photo ABC
  • Le soutien financier de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique

Ce projet comme tout projet a besoin de financement. Alors, l’Ambassade des USA dans le cadre des subventions Self Help de l’Ambassadeur a accepté de financer ce noble projet. Ce financement reçu par JADE a un programme de six (6) mois de formation en alphabétisation à l’issue duquel les femmes qui s’y sont engagées devront savoir lire, écrire et compter, mais surtout s’organiser en association pour mieux exercer leurs différentes activités.

Initialement prévu pour accueillir 100 femmes, l’engouement a conduit le staff de gestion du projet à réorienter l’action du CAFET qui compte maintenant 120 auditrices. On comprend alors ce projet apparait comme une vraie bouffée d’oxygène pour ces femmes rurales qui en ont grandement besoin. Cette seconde chance qui s’offre à elles n’est pas à négliger, n’est pas à prendre avec légèreté. Savoir lire et écrire représente beaucoup de choses. Pour ces femmes, il sera désormais possible de mieux s’organiser dans leurs différentes activités. Ainsi, on peut comprendre cet engouement.

« nous nous sommes retrouvés débordé et embarrassé par le trop grand nombre de réponses à notre appel à inscription. »

À propos, M. Coulibaly Aly Badra, président de JADE affirme : « nous nous sommes retrouvés débordé et embarrassé par le trop grand nombre de réponses à notre appel à inscription. Avec la coordination du projet, la responsable du projet, le conseiller alphabétisation de l’IEPP et les femmes leaders des communautés engagées, nous avons décidé de venir vers les femmes, qui ont des lieux naturels de rencontre. Prévus pour 2 centres, nous nous retrouvons aujourd’hui avec 5 groupes de femmes et les moniteurs se déplacent pour les rejoindre. Chaque groupe est une communauté et nous espérons que la formation et ses informations auront un impact sur leur vie et activité ». En allant vers ces femmes, cela a l’avantage de les motiver plus. Une manière pour qu’elles ne brandissent pas le prétexte de la distance, du temps qui pourrait conduire donc à l’abandon du programme.

  • Les activités de JADE à travers l’ouverture des centres dans la ville de Tengrela

L’ONG JADE a respectivement ouvert un centre avec les effectifs suivants dans 5 quartiers de Tengrela. Le groupe 1 est logé au quartier senoufo et compte 30 auditrices et est animé par M.DIABATE Brahima. Le groupe 2, au quartier SOKOURA Chez Mme SYLLA est animé par M. YAO Yao Lambert et compte aussi 30 auditrices. Le Groupe 3 est logé Chez les SOEURS et a pour monitrice, Mme KONE Fatoumata avec 25 auditrices. Le groupe 4 se trouve au sein de la Bibliothèque Sita Diallo au quartier résidentiel. Animé par M. KOFFI Kouakou Simplice, il compte 17 auditrices. Enfin, le groupe 5 se trouve dans le village DANZOUROU, à 7 km du centre-ville. Un groupe exceptionnel de 15 femmes animé par Mme BAMBA Tiémongo.

Les 5 groupes, les 3 moniteurs et 3 monitrices, ainsi que les 120 auditrices ont reçu des kits complets pour mieux mener les sessions d’apprentissage, en présence de Monsieur DOA Seny, Conseiller en Alphabétisation à l’IEPP de Tengrela, des autorités traditionnelles, associatives et religieuses des communautés engagées dans ce programme qui prendra fin en Mars 2024.

Photo de famille de femmes ayant reçu des kits pour la formation, crédit photo ABC

 Les femmes auditrices éprouvent un grand engouement. Elles espèrent que le projet à son issue aura une suite pour compléter leur formation. Mme Koné Fatoumata, Monitrice au centre dénommé CHEZ LES SŒURS, reconnait « que le programme vient faire rappeler nos regrets. Pour des apprentissages si simples, nous avons été interdites d’école. Aujourd’hui, nous venons apprendre pour notre commerce, mais, aussi pour nos enfants. »

  • Les perspectives de JADE

Il faut préciser que le prochain atelier se tiendra fin décembre 2023. Il portera sur la santé sexuelle et la santé de la reproduction, ainsi que le planning familial. Des sages-femmes et infirmières du département animeront cette rencontre. Ce thème assez intéressant sera pour les femmes une autre occasion encore de s’informer sur cette question de la santé sexuelle de la femme qui est un sujet tabou.

On peut dire pour terminer que l’ONG JADE réalise à travers ce programme un de ses axes stratégiques. Le but est de mieux aider les communautés des femmes à être autonomes et épanouies. Cela est gage de développement.

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